Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Jour de Brume

29 avril 2012

Parler sans dire un mot

J'ai rencontré une jeune femme il y a peu de temps et elle m'a invitée à entrer dans sa vie en me parlant de sa famille.

Je l'appellerai Jana.

Jana a vécu dans une famille où l'on évoluait sans forcément partager.

Prenons quelques exemples.

On peut parler de la fois où les parents de Jana étaient tellement froids l'un envers l'autre, au point où Jana et sa soeur se sont rendues compte qu'ils traversaient une grave crise dans leur couple.

Il y avait des questions en attente, des interrogations qui entrainaient des doutes qui entrainaient des peurs qui entrainaient un mal être.

Tout cela était "résolu" par le silence.

On peut aussi parler de la fois où la soeur de Jana avait fugué de la maison. Leurs parents avaient bien sûr tout mis en oeuvre pour la retrouver et heureusemet ils y étaient arrivés.

Pourtant une fois à la maison, les parents de Jana ont demandé à leur fille : "Qu'est ce qui ne va pas ?" Et comme elle a si souvent vu sa famille faire, elle a répondu : "Rien, ça va".

Il s'en est suivi un silence gêné qui a duré quelques minutes mais aucun membre de cette famille n'a posé franchement les questions qui les taraudaient tous : "Pourquoi? Que fuyais-tu? Qu'essayes-tu de nous dire?".

Après cela, chacun a essayé de retrouver la vie comme elle était avant tout en occultant ce qui s'était passé.

Jana a grandi, elle a quitté son foyer pour en créer un à son tour et tout au début de cette nouvelle aventure, elle a réalisé quelque chose de très interessant.

Losqu'elle rencontrait des difficultés, elle se taisait. Elle disait son mal-être, ses peurs, ses frustrations en se taisant.

C'était le langage qu'elle avait toujours connu et qu'elle utilisait à son tour.

Jana m'a fait comprendre que chacun de nous apprend des codes pour s'exprimer; que ce soit par l'humour, le repli sur soi, le silence, la violence...

Ces codes nous les réutilisons à notre tour de façon plus ou moins consciente et nous utilisons ces codes aussi pour comprendre nos échanges avec les autres.

Jana était peut être conditionnée par ses expéreiences passées mais elle n'y était pas condamnée, comme la suite de sa vie a pu me le montrer.

Et vous, quels sont ces codes que vous utiliser pour parler sans dire une mot?

 

 

 

Publicité
10 avril 2012

Un art à maîtriser

Il y a de cela quelques années, avec ma meilleure amie nous avons accompagné mon oncle pour rendre visite à une amie.

Dans le taxi, il nous a expliqué que son amie venait d'accoucher mais qu'il y avait eu des complications.

Lorsque nous sommes arrivés devant l'hôpital, j'ai vraiment eu envie de rester dehors à l'attendre.

Petite confidence: je déteste les hôpitaux, je déteste cette odeur de je ne sais quoi qui flotte dans l'air et j'aime encore moins sentir mon coeur s'emballer et tout mon corps devenir moite de transpiration.

Pourtant, je l'ai suivi à l'intérieur et très vite, nous nous sommes retrouvés à l'intérieur d'une chambre à saluer une femme fatiguée que je ne connaissais pas du tout.

Puis nous avons vu ce petit corps qui respirait difficilement et qui était dans une couveuse avec des tuyaux presqu'aussi énormes que ses bras.

J'ai regardé cet enfant qui luttait pour vivre et cette rencontre a été de celle qui vous fait relativiser vos propres problèmes et vous fait vous rendre compte qu'il faut sourire parce que pour nous, malgré tout, la vie est belle.

Une fois repartis, j'ai pu respirer un peu d'air frais. J'avais le vertige (je n'aime vraiment pas les hôpitaux) mais je venais de faire une expérience très interessante.

Pourquoi je vous raconte cette histoire?

Tout simplement parce que certaines expériences au moment où on les vit nous accapare, nous brise, nous éblouit, nous construit, nous fortifie...

Pourtant pour celles qui sont les plus douloureuses et les plus tristes, le temps nous aide à relativiser.

Nous comprenons que qu'importe la profondeur de notre douleur ou de notre tristesse, nous pourrons certainement gouter encore à des jours meilleurs.

Thomas S. Monson a dit :"Le meilleur est à venir".

Cela est vrai pour chacun de nous et même si je l'oublie souvent, lorsque ce n'est pas le cas, je ne pleure plus sur ce qui est passé mais je me réjouis de ce qui est à venir.

Apprendre à relativiser, tout un art...

1 avril 2012

Je suis née ce jour là

 

CIMG0905


Je suis née dans une petite maternité au fin fond d'un quartier populaire de la Côte d'Ivoire

Je suis née ce jour-là où j'ai commencé à former des phrases cohérentes et à reconnaître mes proches

Je suis née le jour où j'ai dû aller vivre loin de mes parents et où j'ai commencé à être toujours une "gentille fille"

Je suis née le jour où j'ai vu mon nom écrit sur un tableau et où j'ai compris que j'avais réussi mes examens

Je suis née le jour où j'ai senti mon coeur s'emballer pour un garçon et celui où je l'ai perdu

Je suis née le jour où j'ai confié mes économies à un proche qui s'est fait voler par un imposteur et où j'ai perdu ma naïveté

Je suis née le jour où seule dans ma chambre je sentais la solitude me broyer le coeur alors que j'avais distribué des sourires toute la journée

Je suis née le jour où les lèvres d'un garçon se sont posées sur les miennes pour la première fois et où j'ai cru que j'étais en plein rêve

Je suis née le jour où j'ai perdu mes illusions d'enfant et où j'ai compris que je devrais toujours me battre pour réaliser mes rêves et encore...

Je suis née le jour où j'ai reçu de l'amour alors que je n'avais cessé de donner de l'indifférence

Je suis née le jour où le regard d'une personne sur moi a suffi à me faire comprendre ce que je valais vraiment

Je suis née ce 30 mars dans cette petite maternité et je m'appelle Inès

 

Publicité
Jour de Brume
  • Jour de Brume? Mais qu'est ce que c'est ? Et si on allait voir? Vous faites bien! Vous faites bien! Je vous invite à partager mon regard sur la vie. La curiosité ne sera plus un vilain défaut finalement...
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité